mardi 8 décembre 2009

Le marché de Noël, ou le kiff à l'allemande !

N’en déplaise aux rabat-joies, un marché de Noël en Allemagne, est « the place to be ». Je parle surtout de celui de mon quartier, Prenzlauerberg, Kulturbrauerei pour les connaisseurs.

Franz : « On fait quoi ce soir les gars après le boulo »

Gunter : « t’es con où quoi ? On va boire une bière comme tout les soirs après le boulo »

Franz : « Oui mais où ca ? »

Gunter : « Bah chez Barta, dans la Kneipe (troquet) au coin de la rue… Comme d’hab »

C’est la que nos deux compères commettent une erreur. On ne va pas dans la Kneipe au coin de la rue durant le mois qui précède noël pour boire une bière. On va sur le marché de Noël de son quartier, parce qu’on y trouve tout ce qu’il faut pour survivre malgré le froid sibérien.

Passé l’entrée de la Kulturbrauerei, les premières maisonnettes de Noël sont en vu. Autant vous le dire ce ne sont pas les plus intéressantes. Manèges, trampolines et maison du tourisme. Bref de quoi éloigner deux types de populations qui peuvent sérieusement troubler votre passage dans ce lieu enchanteur. Puis arrive les premiers rondins qui font office de repose saillant, encerclant un poil à bois. Sympa mais sans plus.

C’est en s’enfonçant un peu plus dans cet univers fantastico-commercial que commence à taquiner les premières effluvent de Bratwurst (ne faites pas les écoeurés, vous allez adorer). C’est cool, mais ça ne réhydrate pas son homme. Ni même sa femme d’ailleurs, qui soit dit en passant, picole largement tout en gardant la ligne… Comme quoi, bière et saucisse, c’est ça le secret.

Bref on remonte la rue artificielle. Vendeur de chaussettes à gauche, de bonnets à droite, autre cercle de troncs d’arbre, stand de gaufres à gauche, « absintherie » à droite. Ahhh bah voila, ca devient plus intéressant. La foule se densifie, les premières effluves de vin chaud taquinent les ailes du nez. On approche.

Des tables en hauteur alignées, dans le style fête de la bière en plus classe, toutes décorées de sapins, et bougies. Les gros manteaux et moufles se mélangent, tous se collent un peu histoire de se tenir chaud. C’est au milieu de cela que se trouve le saint des saints. Le Gluwein !!!! Notre voleuse, euh tenancière préférée (2,50 le verre pour Berlin c’est du vol) n’a pas assez de bras pour servir son saint breuvage.

Je ne sais pas ce qu’ils mettent dedans comme piquette, mais ce qui est certain c’est qu’il compense avec beaucoup d’autres choses.

La base du vin chaud c’est du vin rouge. Un bon cubi fera l’affaire. Le problème c’est qu’ici le bon rouge pas cher, connaît pas. Le rouge cher et mauvais, connais. Mais alors le bon ?? Pas encore. Bref, ils se démerdent assez bien pour parfumer ce nectar de tant d’épices, qu’elles neutralisent l’effet du mauvais vin que ce soit sur les papilles ou dans l’estomac. Bien plus encore, il en font un breuvage des plus délicieux, à boire sans modérations aucunes.

Bon alors là les choses s’emballent. Il ne fait plus du tout aussi froid, la vue commence à se troubler, mais réussie à faire la mise au point sur l’indispensable stand de bouffe !!!

Vous vous souvenez de votre jeunesse, durant les fêtes devant les vitrines

des grands magasins, à bavez devant les jouets que vous n’auriez jamais… Et bien là on essuie sa salive et on se fait plaisir. Autant dire que la frustration d’antan est vite comblé et bien plus que de raison. Berliner bouletten, Bratwurst, Brotschen, Sent, … Bref tout y est… dans votre estomac.


S’en suit une petite gaufre nutella ou une crêpe Kinderschokolade (Kinder surprise pour les francais)… et 15 kilos plus tard, vous voilà comblé. Ajoutons à cela une ambiance bon enfant, des bancs radiateurs avec manteau en moumoute intégrée, des senteurs de cannelles et de graillon, des lumières de toutes les couleurs et un faux père Noel… on est au mieux.


Enfin au mieux sauf quand on se rend compte que l’on a trop mangé, mais ca ce n’est pas très grave, ca fait partie de la magie de Noel. Une bière, au dodo et demain on fait du sport…


Matze

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire