mardi 8 décembre 2009

Nicolas, Bon Jovi, la chute du mur...

"Wir sind Berlin" disait Nicolas, ...euh moi perso je suis Matze et j'étais à Berlin quelques jours après la chute du mur de Berlin en 1989, essayant en vain de casser un morceau de la "Mauer". Et bien d'ailleurs cela devait être à peu près au même moment que Nicolas, soit aux alentours du 16 novembre 1989. Tout ca pour dire qu'ici le buzz autour de la présence de notre président "qui a senti la chute du mur arriver" ca fait doucement sourire. C'est logiquement sur les lieux de mes exploits passés qu'a débuté ma journée "anniversaire de la chute du mur". J'ai retrouvé le lieu exact où, 20 ans plus tôt, nous avons cogné sur l'édifice avant de nous résigner et d'acheter des morceaux du mur à des vendeurs ambulants.

Quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous nous sommes rendu compte qu'à cet endroit précisément, le mur n'avait pas été détruit sur environ 200 mètres. Peut être en souvenir de mon passage.
La population de la ville a doublé le week end dernier, avec une arrivée massive de français. Cela a permis à chacun de redécouvrir l'histoire du mur, la vie à l'est, à l'ouest, la stasi, les familles divisées... Des films, des expositions à ciel ouvert étaient dispersés à plusieurs endroits de la ville. Avec les musées qui traitent déjà du sujet, il y en avait pour tout le monde. Dès le milieu de l'après-midi ce lundi, la foule se pressait vers le
Brandenburger Tor. Les flics bloquants des rues entières, les délégations officielles traversant le centre ville à toute allure, manquant de ci delà, de se faire un touriste.

C'est vers 17h que je retrouve mes camarades afin de fêter l'évènement. Quelques bières plus tard, peu avant 19 heures, nous nous dirigeons vers l'un des écrans géants sur le coté du Pariserplatz, là où les dominos devaient commencer à tomber. La foule se densifiait à mesure que nous avancions et l'espoir de voir quelque chose diminuait donc d'autant. Ajoutons à cela, la pluie et l'odeur (de saucisses), j'étais un peu tendu... Après s'être fait refoulé de plusieurs rues et accès et suite à un détour interminable nous franchissons discrètement des barrières de sécurités non gardés pour se retrouver près des premiers dominos, face à l'écran à quelques mètres de Lech Walesa.... Les discours commencent... continuent.., s'éternisent.

C'est avec 45 minutes de retard et lestés de 300 litres d'eau de pluie que nous entamons le décompte: Fünf, vier, drei, zwei, eins, wouhaaaaaaaaa !! Nous assistons à la chute des dominos, juste devant nous. C'est impressionnant. La foule est en liesse, les flashs s'allument dans tout les sens, les cris... Un grand souvenir... Arrive le moment le plus attendu de la soirée... Bon Jovi... et en playback s'il vous plait... Quelle idée !!!. Je vous le concède, mes compatriotes manquent parfois de lucidité pour la commémoration des grands évènements... A leur décharge il faut dire qu'ils en ont peu. Ils restent sur deux défaites, alors forcément, les 11 novembre et 8 mai tout le monde est au boulo...


S'en suit des discours, des dominos et un départ avancé afin de nous mettre à l'abri et en hauteur pour assister au feu d'artifice le plus cher de l'histoire de l'Allemagne... Ce que n'avait pas prévu les soviets ce 9 novembre 1989, c'est que 20 ans plus tard, le temps serait pourri, avec des nuages très bas. Si bien que du feu d'artifice, on ne devinait... rien. Au bruit à la limite on savait qu'il avait lieu. Ah !!!! si les chinois nous avaient donné leur reste de fusées anti-pluie des JO... Puis ce fut saucisse, concert et bières, ce qui nous a permis de trinquer à cet anniversaire, à plusieurs reprises. Il faut ce qu'il faut. Cela peut sembler paradoxale, mais les médias et la population ont commencé à parler de cet anniversaire une semaine avant. Les berlinois semblaient surpris de cet engouement international.

Il y avait à mon avis deux dimensions a cet évènement. Les allemands qui fêtaient la fin de la division de leur pays, une fête à taille humaine, des retrouvailles, la libération d'une ville. Le reste du monde qui, sans oublier cet aspect, fêtait peut être plus la fin du monde bipolaire, la fin de la guerre froide, la chute d'un mur symbole du manque de libertés. Pour ajouter à cette impression, il faut savoir qu'en Allemagne les gens ne sont pas patriotes. Ca ne se fait pas. On n'est pas fier d'être allemand.. Après tout ce qui s'est passé durant la guerre, c'est assez honteux d'être fier de sa nation. Ce n'est d'ailleurs que depuis le début des 90' que la Mannschaft (entendez, l'équipe nationale de foot) chante l'hymne allemand...C'est vous dire !!!

Matze

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